Amnesty International a dénoncé mardi « un génocide en direct » commis par Israël dans la bande de Gaza, où la guerre et le blocage de l’aide humanitaire poussent la population dans une situation désespérée. Sans surprise, Israël a immédiatement dénoncé des « mensonges sans fondement de l’organisation anti-israélienne ».
En préface du rapport annuel de l’ONG sur les droits humains publié mardi, la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, citée par l’AFP, écrit : « Les Etats ont regardé, comme s’ils étaient impuissants, Israël tuer des milliers de Palestiniennes et de Palestiniens, massacrant des familles entières sur plusieurs générations et détruisant des habitations, des moyens de subsistance, des hôpitaux et des établissements scolaires. »
Dans la section du rapport consacrée au Moyen-Orient, Amnesty réitère ses accusations de « génocide », déjà formulées fin 2024 et catégoriquement rejetées par les autorités israéliennes. Le rapport cite notamment des « homicides », des « atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de civils », des « déplacements et disparitions forcées », l’« imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes ».
« Le blocus de Gaza tue en silence », a aussi affirmé la porte-parole de l’Unrwa, Juliette Touma, lors d’un briefing numérique. « Les enfants de Gaza se couchent affamés. Les malades et les blessés ne peuvent pas recevoir de soins médicaux en raison de la pénurie (...) dans les hôpitaux », a-t-elle dit. « La faim et le désespoir se propagent tandis que les dispositifs d’aide alimentaire et humanitaire sont utilisés comme des armes. Gaza est devenue une terre de désespoir ».
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Le 2 mars, quelques jours avant la rupture du cessez-le-feu, Israël a totalement interrompu l’entrée de l’aide internationale, vitale pour les 2,4 millions d’habitants frappés par une crise humanitaire sans précédent.